Horloge flash

LYDIE JAÏD, 36 ans, chauffeuse de salle professionnelle.« Ne plus jamais me sentir immigrée !        

 

 

«Jeune Française d'origine marocaine, et seule femme « chauffeuse de salle » patentée du PAF.Fogiel, Ardisson, Moati ou Durand…les plus grands producteurs se l'arrachent, pour le casting et l'accueil du public. « Quand j'étais en direct le dimanche à 23 heures, elle réussissait à déplacer des familles entières, parfois venues de province, jusqu'à la Plaine-Saint-Denis. Et elle chauffait la salle comme pour un Olympia ! » confie Marc-Olivier Fogiel. Mais pour devenir cette professionnelle reconnue, Lydie, de son vrai nom Hassania Jaïd, premier prix de diction à l'école de cinéma de Marseille, a beaucoup transpiré.

Nouvelle nationalité et nouveau prénom « Quitter le Maroc à l'âge de 7 ans a été une déchirure. Ma mère, mes quatre frères et soeurs et moi, nous avons rejoint notre père, maçon, à la grande pâture, un HLM de Nevers (Nièvre). Les étages, les chaussures, le français… Je ne connaissais rien de tout ça. A l'école, j'étais totalement perdue… Je ne savais même pas comment dire que j'avais envie de faire pipi ! » raconte Lydie, encore émue au souvenir de cet apprentissage brutal de la culture française.

A 20 ans, un CAP de secrétariat en poche, elle met le cap sur Toulon et sa mairie Front national. Après deux  années de chômage, elle change de nationalité et de prénom. « J'ai choisi Lydie, en l'honneur de Lady Di ! ».Un nom de princesse pour le début d'une success story. Premier CDI de secrétaire à Toulon, puis elle décroche un stage à Paris, chez Karl Zéro. Tout s'enchaîne, les propositions pleuvent, et elle affiche aujourd'hui une centaine d'émissions à son palmarès. Crinière blonde et talons aiguilles, elle travaille sept jours sur sept, et soigne son look. « J'ai toujours voulu qu'on me regarde pour me sentir exister », avoue-t-elle. Agenda débordant de notes, site Internet Lydie-TV.com, téléphone portable greffé à l'oreille… la jeune femme se démène. « Je suis très fière de mon parcours. Moi, dont la mère ne parlait pas français, je travaille aujourd'hui dans un milieu très prisé. Les célébrités viennent à moi en studio, alors que je rêvais d'aller vers elles. J'ai même fait une photo dans les bras de Julio Iglésias ! »

«J'aurais aussi pu avoir une autre vie… Au Maroc, j'ai vécu à un autre siècle. Mais mes parents ont fait un choix décisif pour notre avenir en nous emmenant en France. Aujourd'hui, je suis musulmane, française et bien intégrée », scande Lydie à la tête d'un véritable petit empire immobilier. Une maison de rêve en Seine-et-Marne, un F3 à Montreuil et un terrain dans le Var de 9 000 mètres carrés… « J'ai investi dans ce pays qui est désormais le mien, pour me rattacher à une terre. Ne plus jamais me sentir immigrée nulle part ! » 

Delphine Perez

 

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